D'importantes forces de l'armée allemande sont stationnées dans la caserne du 48ème Règiment d'Infanterie "La Tour d'Auvergne" de Guingamp.
Yves Le Magoarou se fait embaucher pour y travailler.
Il met deux mois pour préparer son projet d'attentat, il commence par se mettre au mieux avec un adjudant d'origine autrichienne et profite de sa confiance, il repére l'emplacement du dépôt de munitions qui se trouve dans les sous sols du bâtiment situé au centre de la caserne appelé bâtiment de l'Horloge. Puis il collectionne de nombreuses clefs, les essayant jusqu'à ce qu'il trouve celles qui ouvrent les bonnes portes. Une fois qu'il estime son coup prêt, il se met en rapport avec le chef du groupe FTP de Plouisy Louis Piriou qui lui procure des explosifs et lui fixe la date de l'attentat jour de l'anniversaire d'Hitler.

Le 20 avril 1944, vers 22 h 15
Yves Le Magoarou, seul avec son chargement d'explosifs, escalade le mur de la caserne, pénétre dans le bâtiment de l'Horloge malgré la présence de nombreux Allemands, plaçe trois charges d'explosifs parmi les munitions
Une fois son travail de pose des engins explosifs terminé, il a toutes les difficultés à s'extraire de ces sous sols, puis il part tranquillement chez lui.

Le 21 avril 1944, vers 0 h 30
L'explosion se produit, faisant sauter toutes les munitions et incendiant complètement le bâtiment.
Yves Le Magoarou assiste de chez lui à un feu d'artifice des plus spectaculaires provoquant la destruction du bâtiment central dont il ne reste que les murs et la mort de nombreux soldats allemands.
Tout le bâtiment central est détruit. Les munitions explosent pendant 45 mn. Il n'y a eu aucune victime civile. Les Allemands ont procédé à l'arrestation de seize personnes qui, pour la plupart, travaillaient à la caserne.

Les dégâts furent estimés à 20 millions de francs (1).

Ce fut l'attentat le plus important et le spectaculaire réalisé durant l'occupation et par un seul homme.

(1) un mois de salaire d'un ouvrier à l'époque 800 francs.

LE MAGOAROU Yves, Marie
Né le 18 mai 1924 à Ploumagoar, demeurant à Pen-an-Croas-Hent en Grâces, commune limitrophe de Guingamp.

Participe aux combats précédant la Libération avec le maquis de Coat-Malloen.
Le 27 décembre 1944, il est tué en combattant sur le front de Lorient à la tête de Pont de Nostang d'une balle en plein front.